| L'entrepreneur de Sainte-Lucie de Tallano
Prosperi fait alors appel à Dominique Bartoli, maître maçon de 39 ans et entrepreneur de travaux publics à Sainte-Lucie, connu dans la région par le surnom de « Pulintonu ». Jean-Dominique, dit Dominique, est né à Porto-Vecchio où il apprend ensuite son métier. Vers la fin des années 1880, il décide de tenter sa chance sur le continent américain ; il part avec son frère cadet. En Argentine le travail ne manque pas, il participe notamment à la construction d'une ligne de chemin de fer. En 1880, avait été créée la Compagnie du canal de Panama qui avait émis des obligations pour réunir, par souscription, les fonds nécessaires au chantier de percement ; Dominique Bartoli croit bien faire en convertissant ses économies en obligations et en février 1889, à la faillite de la Compagnie, il est ruiné comme les autres souscripteurs. Rentré en Corse, il s'installe à Sainte-Lucie où résidait une partie de la famille et où il se marie en 1892. Bartoli connaît donc les grands chantiers de construction et la taille de la pierre, Il assure également des chantiers de décoration, il a des correspondants à Paris qui lui envoient des catalogues et des échantillons, il pratique la dorure à la feuille. Plus tard, il réalisera une frise dans l'église de Sainte-Lucie selon la méthode traditionnelle, sur l'enduit frais (a frescu) ; aujourd'hui, elle est oblitérée par la peinture qui recouvre uniformément les murs. Le 25 septembre 1902, Prosperi, qui a peut-être connu les Bartoli à Porto-Vecchio, établit un certificat garantissant les capacités de l'entrepreneur Bartoli à mener à bien les travaux. Nous l'avons vu plus haut, le 15 octobre, Joseph Chaumié, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts prend un arrêté qui entérine la décision d'effectuer les travaux de restauration pour un montant de F : 27 598, 43.- Le 24 janvier 1903, Camille Nicolai, maire de Carbini, adresse au ministre les trois documents suivants : la requête en désistement de Sylla Nicolai ; le certificat de capacité de Dominique Bartoli comme entrepreneur et la soumission du nouvel l'entrepreneur chiffrée cette fois à F : 26 284, 22.- selon le devis approuvé, sur lequel il consentira un rabais de 1 %. Sur la soumission, une note marginale du directeur des Beaux-Arts, référencée par une croix au montant des travaux : « imprévus et honoraires non compris, une partie des matériaux nécessaires devant être fournis par la commune de Carbini suivant l'énumération et l'évaluation qui en sont faites à la fin du devis précité. » Puis un cachet d'un contrôleur daté du 6 février 1903, suivi d'une note en bas de page : « dépense payable jusqu'à concurrence de 16.735 francs sur les fonds de l'Etat. » La soumission de l'entrepreneur Bartoli est approuvée le 14 février 1903. Compte tenu des délais habituels de transmission à tous les niveaux et du délai nécessaire à l'organisation du chantier on peut supposer qu'il débute au mois de juin. Une note marginale du directeur des Beaux-Arts situe le début des travaux à la fin du printemps 1903.
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|  | |  | | L'entrepreneur de Tallano |  | Dominique Bartoli (1863-1944) à l'époque du chantier |
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 | |  | | Fragment de lettre de l'entrepreneur |  |
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